Un conseiller principal d’éducation sanctionné pour syndicalisme
Par Fanny Doumayrou
Peut-on à la fois être conseiller principal d’éducation (CPE) et leader syndical, incarner l’autorité et la contester ? À en croire l’histoire de Roland Veuillet, il semblerait que non. Pour avoir participé à l’organisation du mouvement de grève des enseignants dans le Gard, ce CPE d’un lycée de Nîmes a été suspendu en février, sanctionné en avril par un conseil de discipline, et muté d’office à Lyon, à 300 kilomètres de chez lui. « M. Veuillet a outrepassé son rôle de syndiqué par rapport à sa fonction de CPE », justifie le cabinet de Xavier Darcos, ministre délégué à l’enseignement scolaire. Pour l’enseignant, âgé de quarante-sept ans, cette mutation forcée constitue « une atteinte au droit de grève », et lui impose par ailleurs des frais supplémentaires énormes comme un double logement, sa femme et ses trois enfants n’ayant pas déménagé. Pour protester contre cette sanction « injustifiée », il a entamé, jeudi dernier, une course à pied entre Nîmes et Lyon, où il est arrivé lundi soir, « pas trop fatigué », devant le lycée du Parc où il est affecté. En août, le tribunal administratif de Lyon a rejeté sa demande de suspension de la mutation. L’enseignant, soutenu par le SNES, compte désormais déposer un recours auprès du Conseil d’État.
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